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les fantaisies d'Enn'
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les fantaisies d'Enn'
10 juin 2006

Sicilienne

C’est à cause du grand bleu que nous avons atterri à Taormina par une chaude soirée d’août. La tension commençait à monter, au fur et à mesure que nous cherchions en vain un hôtel.

Une grosse villa, sans doute une très vieille maison de famille devenue trop coûteuse à entretenir, affichait des chambres à louer. Meubles anciens, portraits et tentures. Notre chambre spacieuse ouvrait sur un jardin de lauriers roses et de bougainvillées, qui surplombait la mer. Nous avons dormi avec la fenêtre ouverte malgré les moustiques, pour laisser entrer les parfums et les remous de la nuit.

Le petit déjeuner était servi sur une grande table dans la salle à manger. La maîtresse des lieux, une dame d’un certain âge, fumait en permanence et vaquait à ses occupations après nous avoir versé notre café.. Sur un bahut trônait un téléviseur muet, dont les images défilaient semble-t-il à longueur de journée.

Notre hôtesse un instant s’est arrêtée et a observé en souriant mon compagnon, un homme aux gestes précis. Elle a dit quelques mots que nous n’avons pas compris. Elle a résumé en hochant la tête avec un petit geste comme si elle tenait légèrement une tasse à thé en porcelaine fine. « Delicato, delicato » a-t-elle dit en riant, émerveillée de cette délicatesse masculine qui lui paraissait inhabituelle. Nous avons ri avec elle.

Ce « delicato delicato » nous a suivis bien des années, réapparaissant comme un leitmotiv complice.

Jusqu’à l’oubli.

Note : ce texte m'a été directement inspiré par les portraits irlandais de Pascal

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Commentaires
F
Pour ce que tu me demandais sur mon blog : oui je garanti parfaitement l'anonymat, bien sûr !
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