Paroxysme spasmodique
C’est pour moi cette lettre ? Urgent ? Pff …Qu’ils aillent se faire voir. Moi ch’uis claquée, je me relaxe d’abord, après je verrai.
Marre. Quelle journée. La composition d’exotiques, le bouquet rond pour la fête, la gerbe de la crémation et les couronnes pour la mise en bière. Debout et je piétine sans arrêt.
. Mieux qu’une boulangerie pourtant.
Ouf…Bon, allez, on s’installe, un grand verre d’eau, un disque de chant d’oiseaux sur la chaîne et hop, le bonheur.
Je veux et j’exige ….
N’empêche, on meurt plus en été, des jeunes, des vieux, la voiture, la chaleur, quelle vie !
Délicieux ce truc. Tu t’assieds, il s’allonge. Les coussinets se gonflent aux creux de la nuque. Extase. Programme nuit, de la douceur.
Sans les indemnités compensatoires, jamais j’aurais pu m’offrir cet engin. Le massage commence. Ca laboure le dos en douceur et en rond. Je me concentre.
. Comment disait l’orthophoniste quand j’étais môme ? « Je veux et j’exige… » Ca vibre dru sous les fesses, ça tortille autour des mollets. Et je te malaxe les cuisse, ça monte ça descend, du cou aux talons. C’est bon. Ca triture ça triture. « Je veu’zé j’esxziggeuh… »
Qu’est-ce qui lui prend ? Il s’emballe ? Le cuir se trémousse. C’est bon. Trop fort tout de même. « Je veuux zé zexiche » Il m’oppresse là, y me pétrit les poumons. J’exige…Mais quoi ? Non !
Un paroxysme spasmodique.
Le lendemain sa collègue de travail l’a trouvée, raide et bleue. La lettre du fabricant rappelait le « fauteuil de massage EXT XXL2108» pour vice de fabrication pouvant s’avérer dangereux.